Y a-t-il une tentation du Front national pour les électeurs de l'UMP?

Publié le par kerfouf tayeb

Des personnes procèdent au dépouillement des votes aux élections cantonales, le 20 mars 2011, dans un bureau de vote de Dijon

Des personnes procèdent au dépouillement des votes aux élections cantonales, le 20 mars 2011, dans un bureau de vote de Dijon J.PACHOUD / AFP

POLITIQUE - Quel choix l'électeur UMP fera-t-il dimanche prochain entre la gauche et l'extrême droite?...

Scores médiocres aux élections cantonales, petites phrases et grands débats avortés: l’UMP tangue depuis plusieurs semaines et l’absence de consigne de vote claire pour le second tour, dimanche prochain, pourrait inciter certains électeurs de la majorité a se tourner vers le FN plutôt que vers un parti de gauche.

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«Attention, il n’y a pas un électorat, mais des électeurs, qui votent pour des raisons différentes», remarque Paul Bacot, professeur de science politique à l’Institut d’études politiques (IEP) de Lyon. Dimanche prochain, s’ils n’ont pas d’autres choix, «les électeurs sociaux-démocrates et les radicaux de l’UMP, personnifiés notamment par François Fillon et Jean-Louis Borloo, voteront à gauche ou s’abstiendront», analyse Sylvain Crépon, chercheur à l'université Paris-X-Nanterre.

Autres sensibilités politiques de l’UMP qui ne donneront pas leurs voix au FN: «La droite chrétienne, que l’on retrouve notamment en Bretagne, est opposée au FN, donc ce sera non. Les gaullistes traditionnels également. Les anciens de Démocratie Libérale d’Alain Madelin non plus, car Marine Le Pen a souligné plusieurs fois l’importance du service public», analyse le professeur Paul Bacot.

Un vote contestataire renforcé par le manque d'enjeu

Alors, qui pourrait donner sa voix au FN parmi les électeurs de l’UMP? La tentation serait grande si on en croit un récent sondage TNS Sofres, analysant notamment la forte progression des idées du FN parmi les sympathisants de l’UMP. En janvier 2011, ils étaient 32% à adhérer aux thèses d’extrême droite, contre 20% en 2010, soit une progression de 12%. Autre forte progression selon ce sondage: 43% des sympathisants de l'UMP souhaitaient, en janvier dernier, que le parti majoritaire s'allie avec le part d’extrême droite, alors qu'ils n'étaient que 23% en 2002.

Une tentation confirmée par le professeur Paul Bacot: «une partie des électeurs UMP basculera vers le FN, car il n’est pas rare qu’il y ait un mouvement de va-et-vient entre les électeurs de ces deux partis». «Une droite populaire, dure, issue des milieux défavorisés, qui s’est identifiée à Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, Claude Guéant, Henri Guaino, et qui a été déçue, pourrait voter FN», détaille Sylvain Crépon.

L'électorat populaire de Provence-Alpes-Côte d’Azur, du Languedoc-Roussillon, de la région lyonnaise serait le plus séduit, selon le chercheur: «Il y a la tentation du vote protestataire, d’autant qu’il n’y a pas trop d’enjeu dans ces élections cantonales». Pour lui, les déçus du sarkozysme ont d’ailleurs pu voter FN, ou tout simplement s’abstenir de voter. «Mais plus généralement, les électeurs n’ont pas besoin de consignes pour voter. C’est surtout un choix personnel, qui prend en compte les enjeux locaux», conclue le chercheur Sylvain Crépon.

 

kerfouf tayeb.

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