NANTERRE - Isabelle Balkany au tapis dans le 92, l'étiquette Sarkozy ne fait plus recette

Publié le par kerfouf tayeb

NANTERRE - L'influence de Nicolas Sarkozy dans son ancien fief électoral des Hauts-de-Seine a subi un cinglant revers dimanche avec la défaite d'une de ses proches Isabelle Balkany et la percée de candidats divers droite, mais le clan Sarkozy s'est réconcilié dès lundi soir pour faire front.

 

La déroute d'Isabelle Balkany est particulièrement édifiante pour l'UMP locale : elle a été battue sèchement (44,05%) par un candidat divers droite (DVD), inconnu du grand public, Arnaud de Courson, dans un canton réputé imprenable au parti présidentiel.

"Un désaveu total" de sa "manière de faire", a pavoisé le vainqueur, qui avait changé de canton pour assurer sa réélection.

La victoire triomphale, quoiqu'au second tour du maire DVD de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromantin, symbole d'une droite émancipée de Nicolas Sarkozy, a fait tâche d'huile dans trois autres cantons : Rueil-Malmaison, Sceaux et Levallois-Perret-Sud.

Fier de son score sans appel (70,22%) obtenu face à la conseillère sortante, Marie-Cécile Ménard, qui bénéficiait du soutien présidentiel, Jean-Christophe Fromantin a mis sa victoire sur le compte de "son action politique".

"C'est notre projet qui a été jugé par les électeurs et non notre étiquette politique", a-t-il affirmé à l'AFP.

En effet, l'étiquette Nicolas Sarkozy ne fait plus recette. "C'est un signal clair et fort envoyé par les électeurs à l'UMP et ses potentats locaux, agressifs et autoritaires", constate Jacques Bourgoin, maire communiste de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), réélu dimanche dans son canton.

Le président sortant du conseil général, Patrick Devedjian, l'a reçu cinq sur cinq. Commentant sa réélection de justesse dans son canton de Bourg-la-Reine, Patrick Devedjian s'est dit "soulagé" après une campagne compliquée par son duel médiatique avec Isabelle Balkany.

"Il y avait un duel pour la présidence entre Isabelle Balkany et moi, le suffrage universel l'a arbitré", a-t-il déclaré à l'AFP, prenant soin de prendre "sa part de responsabilité dans des querelles subalternes qui ne sont à la hauteur des attentes des électeurs".

C'est pourquoi dès l'annonce des résultats définitifs, il lançait un appel vibrant "au rassemblement de tous les élus de droite".

Derrière lui, se tenait en bonne place Jean Sarkozy, saluant la victoire de Patrick Devedjian avec qui il est en délicatesse depuis des mois.

Et, lundi soir, face au danger, les deux hommes ont affiché leur réconciliation dans une déclaration commune. "Patrick Devedjian déclare sa candidature à la présidence du Conseil général des Hauts-de-Seine avec le soutien de Jean Sarkozy", ont-ils dit, avant d'appeler au rassemblement "de tous les élus de la majorité afin d'écrire une nouvelle page de la politique dans les Hauts-de-Seine".

"Nous sommes à la veille d'échéances politiques décisives pour l'avenir de notre pays. Il est indispensable que les Hauts-de-Seine soit un pilier exemplaire de la politique du gouvernement et de l'action du président de la République", ont-ils ajouté.

La voie est donc ouverte désormais pour que Patrick Devedjian conserve jeudi son fauteuil de président.

Reste à savoir comment va s'organiser la droite au conseil général alors que Jean-Christophe Fromantin entend bien surfer sur son succès pour se poser en arbitre des ambitions des élus UMP.

"Les différentes victoires des candidats divers droite oxygènent réellement la vie politique des Hauts-de-Seine. Reste à voir si cette oxygénation peut se traduire par des prises de position communes. Je regarderai ça avec attention", a-t-il affirmé.

 

kerfouf tayeb.

Publié dans politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article