Libye: Critiques et divisions européennes sur l'opération militaire

Publié le par kerfouf tayeb

Un missile de croisière Tomahawk est tiré vers la Libye depuis le destroyer américain USS Barry naviguant en Méditerranée le 19 mars 2011.

Un missile de croisière Tomahawk est tiré vers la Libye depuis le destroyer américain USS Barry naviguant en Méditerranée le 19 mars 2011. REUTERS/Ho New

DIPLOMATIE - Le futur rôle de l’Otan ne fait pas l’unanimité...

Les frappes aériennes menées par la puissance occidentales sous mandat de l’ONU commencent à faire l’objet de critiques et l’UE montre ses premiers signes de divisions. Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a critiqué la résolution 1973 qu'il a jugée «déficiente et imparfaite» et l’a comparée aux «appels médiévaux à la croisade».  Des propos «inacceptables» pour le président russe Dmitri Medvedev. Si les insurgés, eux, ont réaffirmé qu’ils étaient favorables aux frappes contre les troupes kadhafistes, ils ont aussi souligné qu'ils étaient opposés au déploiement de forces terrestres étrangères.

 

 

Mais c’est surtout la future gestion du commandement des opérations qui attisent les critiques. La Maison blanche a indiqué que les Etats-Unis avaient l'intention de céder le rôle de commandement des opérations dans les prochains jours. Le Premier ministre britannique David Cameron a indiqué que l'intention était de confier le commandement à l'Otan. Or, à Bruxelles, où les 27 ministres des Affaires étrangères étaient réunis, Alain Juppé a fait valoir que les pays arabes ne voulaient pas d'un transfert de l'opération militaire sous le commandement de l'Otan. «Si les Etats-Unis d'Amérique reculent par rapport à l'opération, l'Otan pourrait évidemment venir en soutien», a-t-il dit.

«Kadhafi doit partir», répète Obama

L’Italie, au contraire, souhaite que l’Otan prenne le commandement des opérations. L’Otan «jouera un rôle» dans la nouvelle phase militaire, a annoncé lundi Barack Obama. La position américaine est que «Kadhafi doit partir», a-t-il ajouté, depuis Santiago du Chili, ajoutant que les Etats-Unis s'en tiendront au mandat de la résolution 1973 de l'ONU dans son action militaire en Libye. Pas d’opération terrestre de prévue, donc, contrairement à certains scénarios. Reste que tant que le rôle de l’Alliance Atlantique ne sera pas clarifié, la Norvège a décidé de suspendre ses opérations dans le cadre de la coalition. L’Allemagne, elle, a redit par la voie de son patron de la diplomatie, son opposition à la résolution de l’ONU.  Guido Westerwelle a notamment fait référence aux critiques formulées au cours du week-end par le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, qui s'est dit inquiet de l'intensité des bombardements et des pertes humaines. L’UE s’est toutefois mis d’accord sur un troisième train de sanctions et ajouté onze responsables libyens et neuf entités à sa liste initiale, qui prévoit le gel d'avoirs et des interdictions de voyager en Europe.

Le Charles-de-Gaulle opérationnel mardi

Sur le plan opérationnel, la coalition a tiré dans la nuit de dimanche à lundi entre 10 et 12 missiles sur des cibles libyennes, a précisé Vince Crawley, porte-parole de l'Africom américain. «Nous avons consacré les premières 24 heures à l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne et nous passons maintenant à une position de surveillance», a-t-il dit. David Cameron, a déclaré que les défenses aériennes libyennes avaient été majoritairement neutralisées et qu'une zone d'exclusion aérienne était maintenant en place dans le ciel libyen.

 

Mais si la progression des troupes de Kadhafi s’est ralentie, l’armée loyaliste reste très active, malgré les promesses de cessez-le-feu formulées dimanche. A Misrata, notamment, les forces pro-Kadhafi ont mené une attaque qui a fait au moins 40 morts et 300 blessés. Les Kadhafistes, disent-ils, se servent de civils comme boucliers humains contre les frappes aériennes. Ces informations n'ont pu être confirmées de source indépendante. Par ailleurs des explosions ont été entendues à proximité de la résidence de Kadhafi.

Mardi, une vingtaine d’appareils français ont été engagés au-dessus du ciel libyen, mais ils n’ont effectué aucune frappe. Mardi, le porte-avions Charles-de-Gaulle sera opérationnel au large des côtes libyennes avec son groupe aéronaval. Et Nicolas Sarkozy, accompagné du ministre de la Défense Gérard Longuet, devrait se rendre sur la base militaire de Solenzara, en Corse. C'est de cette base aérienne que décolle une partie des avions de chasse français engagés dans l'opération de la coalition en Libye.  

 

 

Kerfouf tayeb.

Publié dans Monde

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